ou impatiences ou maladie de Willis-Ekbom
Le syndrome des jambes sans repos (SJSR) est un trouble du système nerveux caractérisé par des sensations désagréables au niveau des membres inférieurs toujours accompagnée d’un besoin irrépressible de bouger les jambes.
Il figure dans la Classification Internationale des Troubles du Sommeil.
Quels sont les symptômes ressentis ?
La majorité des personnes atteintes présentent des secousses musculaires involontaires pendant leur sommeil. ".
Ces mouvements involontaires touchent les muscles des jambes et plus particulièrement les extrémités, provoquant une extension du gros orteil, une flexion du pied. Parfois, ils entraînent une flexion du genou, voire de la hanche.
Ils se produisent toutes les 20 à 40 secondes, sous forme de crises de 5 à 20 minutes qui surviennent plusieurs fois dans la nuit (parfois même le jour).
Fourmillements dans les jambes
Agacements
Picotements
Brûlures
Contractures
Secousses
Torsion
Décharges électriques
Mais souvent elles sont indéfinissables...
Les différentes formes
On distingue 3 formes principales du syndrome des jambes sans repos, définies par un contexte et/ou des facteurs favorisants spécifiques :
Les formes familiales
Elles ont une origine génétique et le début est souvent précoce.
Les "impatiences" secondaires
Elles sont associées à d’autres maladies, comportements ou situations, qui déclenchent ou accentuent les symptômes : diabète, hypothyroidie, anémie par carence en fer, grossesse, surpoids, consommation d’alcool, de tabac, de café, stress, fatigue…
Les "impatiences" idiopathiques
Elles n'ont aucune cause identifiée et aucun autre membre de la famille n'est atteint.
A quels moments surviennent les symptômes ?
Ces impatiences surviennent au moment du repos, le plus souvent en position couchée, le soir ou la nuit, à l’endormissement ou au cours du sommeil. Mais elles peuvent aussi survenir dans la journée, en position assise, lors d’une immobilité prolongée.
Quelles en sont les causes ?
Le mécanisme de la maladie n’est pas encore élucidé. 3 hypothèses sont émises :
Hypothèse 1 : un dérèglement du système nerveux.
Mais pas n’importe quel dérèglement.
La communication nerveuse est faite d’un message électrique qui passe au travers des neurones, et d’une transmission chimique entre chaque neurone qui est possible grâce à un neurotransmetteur : la dopamine
Qu'est-ce que la dopamine et à quoi sert-elle ?
La dopamine est une molécule qui transmet des informations à partir des neurones dits dopaminergiques vers d’autres neurones sur lesquels elle va exercer son action. De ce fait, lorsque la production de dopamine, ou simplement sa circulation, est dérégulée l’ensemble de la communication entre les neurones se trouve perturbée. Les conséquences d’une telle perturbation dépendent du système neuronal concerné, de l’importance de la perturbation mais aussi des mesures d’adaptation mises en place par notre cerveau pour compenser cette perturbation.
Il semble que la dopamine intervienne dans des aspects de neurotransmission liés, entre autres, à la recherche du plaisir, à la joie de la récompense, à l'envie d'avancer, à la motivation. La dopamine intervient également dans les régions cérébrales à compétences motrices et dans le contrôle des informations sensori-motrices au niveau de la moelle épinière.
Les chercheurs disent que dans le syndrome des jambes sans repos, soit on ne fabrique pas assez de dopamine, soit elle est mal utilisée par nos récepteurs.
Hypothèse 2 : un problème de retour veineux.
Une étude démontre que 36% des patients qui souffrent d’insuffisance veineuse souffrent aussi du syndrome des jambes sans repos.
Inversement, 91% des personnes qui souffrent du syndrome des jambes sans repos souffrent aussi de problèmes de retour veineux.
Si vous avez dans votre famille un historique de mauvaise circulation dans les jambes et que vous avez souvent les jambes lourdes, les chevilles gonflées le soir lorsqu’il fait chaud, etc. alors cette piste peut être intéressante.
Hypothèse 3 : un trouble en lien avec le métabolisme du fer dans le système nerveux.
Des chercheurs ont découvert qu’une carence en fer dans l’environnement cérébral bloque la production de dopamine. Ce qui nous ramène à l’hypothèse 1 du dérèglement lié à la dopamine.
Une étude faite dans un hôpital en Inde démontre que 34% des personnes anémiques souffrent du syndrome et ceci est vrai particulier chez les femmes qui ont des règles très abondantes et chez les personnes qui font des dons de sang répétés.
Les conséquences
Les personnes sont obligées de bouger les jambes voire de se lever la nuit. Cela entraine des insomnies, de la fatigue pendant la journée, du stress, ce qui a tendance à aggraver les symptômes. C’est un cercle vicieux.
Ces secousses peuvent également gêner le sommeil du conjoint, ce dernier ayant également l'impression de recevoir des coups de pieds au milieu de la nuit.
Les conseils naturopathiques
En cas de trouble en lien avec la dopamine
L’alimentation
Consommez des aliments riches en tyrosine: morue, thon, fromages à pâte dure (parmesan, gruyère, emmental, mozzarella…), langouste, épinard, poireau, algues, soja, lentilles, graines de courges, pistaches, amandes….
Consommez des aliments riches en oméga 3 : sardine, hareng, maquereau…
Consommez des aliments riches en magnésium : légumes verts, légumes secs, céréales complètes, fruits oléagineux, fruits à coque, chocolat noir 70%, eau minérale type contrex, hepar, quezac…
Diminuez votre consommation de glucides : lentilles, quinoa, riz, pâtes, pain…
Arrêtez la consommation de boissons sucrées, sodas
Prenez soin de votre microbiote intestinal en consommant, entre autres, des aliments fermentés : yaourts, choucroute, kimchi, cornichons, kombucha, kéfir, pain au levain…
L’hygiène de vie
Faites de l’exercice : marche, vélo, natation, yoga…
Prenez du temps pour vous tous les jours, relaxez vous
Les plantes
Utilisez des plantes qui vont permettre à votre organisme de mieux utiliser la dopamine : mucuna pruniens, passiflore, valériane…
En cas de problème veineux
Les plantes
Le marron d’Inde pour son rôle de protecteur veineux.
Le fragon petit-houx pour ses bienfaits contre l’insuffisance veineuse ou les œdèmes.
L’hamamélis pour son action astringente, vasoconstrictique et vasotonique.
La vigne rouge pour son action tonique sur la circulation sanguine.
Le peuplier pour son action tonique sur les artères et les veines.
Le ginkgo pour son rôle anti-oxydant et son impact sur l’équilibre entre noradrénaline et dopamine.
Le pissenlit : draîneur par excellence, il permet de nettoyer le terrain
A prendre sous forme de tisanes (3 fois par jour) ou de compléments alimentaires.
Les huiles essentielles (HE)
Huile essentielle de poivre noir : possède des propriétés anti-nociceptives, c’est à dire qu’elle agit pour contrer la douleur.
Huile essentielle de lavande vraie ou fine : propriétés calmantes et sédatives. Elle participe à augmenter le taux de dopamine et à un sommeil plus réparateur.
Huile essentielle de marjolaine à coquille : propriétés calmantes du système nerveux. Elle favorise l’apaisement des douleurs nocturnes
Huile végétale d’arnica permet de contrer la vasodilatation provoquée par le syndrome des jambes sans repos, et de combattre l’inflammation. Cette huile végétale est également antalgique et lutte contre la douleur.
Complexe possible
10 gouttes d’huile de poivre noir
30 gouttes d’huile de lavande fine
40 gouttes d’huile de marjolaine à coquille
40 gouttes de macérat huileux d’arnica
Avant le coucher : massez-vous les jambes de bas en haut, des chevilles jusqu'au sommet des cuisses avec 4 à 6 gouttes du mélange. Ne dépassez une durée de 3 semaines d'utilisation.
Contre indiqué pour les femmes enceintes et allaitantes, les enfants de moins de 3 ans, en cas d'hypotension aiguë. Un avis médical est nécessaire aux personnes asthmatiques et épileptiques.
En cas de trouble du métabolisme du fer
L’alimentation
Vous pouvez miser sur une alimentation riche en fer en consommant régulièrement :
des abats (foie, rognons, cœur…)
du boudin noir,
du bœuf, du porc, du mouton
des fruits de mer (palourdes, huitres, moules…)
des légumes secs ( lentilles, haricots rouges ou blancs, pois…)
des graines de courges, sésame…
des algues…
du germe de blé,
du soja (tofu)
Quelques généralités dans les cas de formes légères à modérées
limitez les excitants, comme le café, le thé, le vin, l’alcool, le tabac…
pratiquez une activité physique modérée : marche, vélo, natation
prenez soin de votre sommeil : couchez-vous et levez-vous à heures régulières, dormez dans une chambre fraîche (19°c)…
Lors des crises, pensez :
Aux massages : voir paragraphe sur les huiles essentielles
A la douche d'eau froide et chaude en alternance
Avant de se coucher, prenez une douche en alternant l’eau chaude et l’eau froide pour activer la circulation sanguine. Si votre pommeau de douche le permet, n’hésitez pas à le régler sur la pression la plus forte et insistez sur les mollets. Finissez toujours par le froid. Vous pouvez encore améliorer l’effet en frottant avec un gant de crin.
Aux exercices d’étirement
Visuel : mon-osteo-paris.fr
On étire les psoas, les mollets, les quadriceps et on tourne les chevilles.
A la relaxation musculaire progressive
Cette méthode amène à un relâchement complet de tout le corps.
Respirez profondément puis contractez les pieds. Restez quelques instants en position crispée puis relâchez. Réitérez l’opération en montant progressivement le long de votre corps. Commencez par les pieds, puis les mollets, les cuisses, les bras, le cou et enfin le visage. Pensez à toujours bien respirer profondément, calmement et régulièrement.
Au-delà de l’action musculaire, cet exercice est aussi parfait pour une détente générale, favorable à un endormissement rapide, et à un sommeil réparateur.
Dans les formes sévères à très sévères du SJSR un traitement quotidien est recommandé. La nature du traitement et sa classe thérapeutique (les agonistes dopaminergiques, les benzodiazépines, certains antiépileptiques, les dérivés morphiniques) seront déterminées par le médecin.
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